(Thomas COUTURE -1844) LA SOIF de L'OR
IL POURSUIVAIT LE VENT
Il poursuivait le vent et embrassait les ombres,Curieux et innocent, réjoui et frustré*,Courant d’un ciel sous l’autre en quête d’amitiésPour ses étés pluvieux et les soleils trop sombresMais où qu’il fût allé, hélas il ne connutQue sultanes feignant* et guerriers conquérant,Celles-là dans l’espoir d’un heur* tombant des nues*,Ces autres pavoisant* dans leurs cottes* d’argent
Quels périls affronter où montagnes gravirPour émouvoir les sens de ces natures mortes ?Dans quels abysses* choir* pour ne pas faire fuirCes frères étrangers sourds derrière leurs portes ?
... À l’heure du retour il ne regrette rien,Que son humanité meurtrie et son cœur vide,L’inexorable* empire* du mal sur le bienEt l’impossible fin de ce combat turpide*
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auteur : Camal Elmili-Hamayed
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Petit lexique rapide & Clés de compréhension pour mes jeunes lecteurs
(selon l’ordre d’apparition des mots marqués d'une astérisque * dans le texte)
- frustré : qui manque de quelque chose et en souffre
- feignant : qui fait semblant, du verbe feindre
- heur : poétiquement synonyme de bonheur
- nue : nuage
- pavoisant : arborant avec fierté voire orgueil ou arrogance vulgaire
- cotte : sortes de cuirasses jadis portées par les chevaliers pour les combats
- abysse : un abysse est un gouffre sous-marin extrêmement profond et où ne
parvient pas la lumière
- choir : tomber
- inexorable : impossible à empêcher, à combattre, à vaincre
- empire : ici au sens de pouvoir total, impérieux
- turpide : moralement laid, méprisable, abject
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