QUE FAIS-TU DE TES NUITS ?
(en bien modeste hommage à Paul-Jean Toulet)
Là-haut,
À des années-lumière*
De l'homme
En son vulgum*,
Entre rais* et halos
Flotte l'île hospitalière
Qu'habite mon ego*
Du soir tombé jusqu'à matin,
Un vacuum*
Où les fleurs n'ont pas d'odeurs,
Où je vague sans but
Sur mes rêves à nues*
Et, pareil à la rose en son jardin,
Où je pleure sans chagrin,
Un nulle part et un ailleurs
Invisible, impalpable, indicible
Et comme suspendu
Entre le silence absolu d'un extatique* sommeil
Et le jour pathétique de l'irrépressible* éveil
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auteur : Camal Elmili-Hamayed
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Petit lexique rapide & Clés de compréhension pour mes jeunes lecteurs
(selon l’ordre d’apparition des mots marqués d'une astérisque * dans le texte)
- année-lumière : loin, loin, très très loin- vulgum : de l'expression latine "vulgum pecus" qui signifie le commun des mortels, la multitude ignorante
- ego (ou égo) : signifie moi, "mon moi"
En Arles
Dans Arles, où sont les Aliscams,
Quand l’ombre est rouge, sous les roses,
Et clair le temps,
Prends garde à la douceur des choses
Lorsque tu sens battre sans cause
Ton cœur trop lourd
Et que se taisent les colombes :
Parle tout bas, si c’est d’amour,
Au bord des tombes.
Paul-Jean Toulet, Romances sans musique, 1915
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