La belle Citadelle imprenable était promise à un soldat hellène parti pour un long périple. Un voyageur égaré demanda l’hospitalité. Imprudente, elle eut la candide témérité de l'accueillir dans ses murs. Il s’y enferma et, des mois durant, exigea avec patience qu’on lui accordât l’entièreté des privilèges dûs à sa fièvre. Mais la Belle était sage, sage, sage et elle demeura imperturbable… Jusqu’à cette nuit douce de printemps au cours de laquelle les éperons du cavalier du désert eurent raison de son flanc impavide. La fièvre obsidionale qui s’était emparée de l'assiégeant gagna enfin l’assiégée. Elle l’invita dans la chambre sacrée, lui tourna le dos, saisit une plume et écrivit longuement en pleurant. Il se tut longuement sans comprendre. Puis elle dénuda sa superbe blondeur épanouie et glissa en sanglotant dans le satin qui fleurait bon son odeur d’ange … Lorsqu’elle en ressortit, en sanglotant, au petit matin pour aller travailler, elle lui tendit la lettre et bredouilla : « C'est toi que j'aime, mais j’ai si mal. Puisque tu l'as voulu, poste-la toi-même » … Lui entendit : "On ne peut ici-bas contenter qu'un seul maître". Interloqué et saisi d'admiration, il eut bien du mal à servir de messager.
La lettre de rupture parvint à l'absent. Et le "vainqueur" flamboyant ne tarda guère à comprendre qu'on ne viole pas impunément les lois de cette hospitalité-là.
Pourtant, jamais avant ni jamais depuis, première nuit avec une femme ne fut pareil éblouissement.
à Danielle – Madrid 1970Pour forcer la muraille enceignant les beautés
Que tes vœux âprement ne laissent voir ni sourdre,
Mes mots seront des clés ou mes feux seront foudre
Je dénouerai la maille enchâssant tes secrets
Avec plus de patience en mes doigts inlassables
Que tu n’eus de génie pour ses nœuds inviolables
Que tes vœux âprement ne laissent voir ni sourdre,
Mes mots seront des clés ou mes feux seront foudre
Je dénouerai la maille enchâssant tes secrets
Avec plus de patience en mes doigts inlassables
Que tu n’eus de génie pour ses nœuds inviolables
Tes ailes, que tenaille en ses mors tourmentés
L’étau qui te maintient indomptée et captive,
Battront l’aridité de ta torpeur rétive
Au tumulte du glaive honni et secourable,
Qu’en toi s’ouvre une faille ou qu’entière tu bées,
Fièvre et chasteté te feront malléable
De la prise fatale à la résipiscence *,
Au cœur de la bataille et perdue et gagnée,
Ta bouche mentira avec effervescence
Le ressac enivré scandera la supplique
Et, brûlot qui t’assaille, avec avidité
J’arracherai l’orgueil de tes sangles pudiques
Et je fondrai l’entaille ouvrant ton sein glacé
Au sirocco jailli de ma concupiscence
… Et tu t’embraseras et feras déhiscence *
L’étau qui te maintient indomptée et captive,
Battront l’aridité de ta torpeur rétive
Au tumulte du glaive honni et secourable,
Qu’en toi s’ouvre une faille ou qu’entière tu bées,
Fièvre et chasteté te feront malléable
De la prise fatale à la résipiscence *,
Au cœur de la bataille et perdue et gagnée,
Ta bouche mentira avec effervescence
Le ressac enivré scandera la supplique
Et, brûlot qui t’assaille, avec avidité
J’arracherai l’orgueil de tes sangles pudiques
Et je fondrai l’entaille ouvrant ton sein glacé
Au sirocco jailli de ma concupiscence
… Et tu t’embraseras et feras déhiscence *
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· venir à résipiscence : reconnaitre sa faute et décider d’agir différemment, mieux
· déhiscence : processus selon lequel s’ouvrent certains fruits parvenus à maturité
auteur : Camal ELMILI HAMAYED
copyrights et tous droits réservés à MOSALYO
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