René Magritte 1951 "Perspective Mme Récamier de David" |
QUAND JE MOURRAI
Quand je mourrai, ne pleure pas,Ma bonne étoile était éteinteEt chaque jour était un pasDans la douleur et dans la crainte... Ne pleure pas ma chère Enfant,Je t'ai aimée plus que la vieEt bien plus qu'aiment les parentsÀ qui le sort a mieux souri
Quand je mourrai, enterre-moi,Toi qu'attrista ma chute amère,L'heure venue, au cimetièreDéleste-toi de cette croix... Tu as pâti de ma souffranceEt j'ai souffert de t'obliger,N'acceptant rien - en ma conscience -Que je n'aurais cent fois donnéMon pauvre ami, quand je mourrai,Toi qui si peu toujours en fis,N'en dis point trop ce beau jour-là,L'aune des mots est dans les faits ;Console-toi, tu me survisEt ce sommeil m'est Nirvana... Tu m'as flanqué tant bien que mal,De près, de loin, vent et marée,Surtout n'arise pas la voile,Laisse voguer, laisse coulerÔ "Passante du Sans-Souci",Bribe de cœur, lambeau d'espoir,Toi qui crus lire en mon grimoireUne ode aux rêves de ta vie,Tu as couru, j'ai faséyé,Tu n'as pas su, j'ai essayé... Quand je mourrai, viens, souris-moi,Et puis va-t'en vers mon oubliEn chantonnant "L'hymne à la joie"Du pèlerin aux mille nidsOmbre obsédante où gît mon âmeToi qui aurais pu me sauverQuand nous brûlait la prime flamme,Pardonne-moi d'avoir fauté !... Dieu qu'il fit beau sous ton clair ciel !Toi qui m'appris l'envol des ailes,Quand je mourrai, accueille-moi,Sois mon linceul et sois mon toit
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