Maria Fortuny Marsal - PRADO
VIEIL HOMME NU AU SOLEIL (1862)
DANS LA TOUFFEUR
Dans la touffeur il est gisant,
Abandonné à un ailleurs
Qu'aux pâles du ventilateur
Son vieux corps nu prend pour le vent
La torpeur plane en floues volutes
D'où sa conscience somnolant
Bannit oiseux et malfaisants
Tapis au seuil de sa cahute
... Ni joie ni peine à lui n'accède,
Ni peur ni soif ni sentiment,
Son âme échappe à quoi l'obsède,
Tout flotte au souffle évanescent ...
Et cette immense inanité
Dont rien ne trouble la langueur
- Comme une étreinte inespérée
De froid brûlant et de douceur -
Gémelle en lui confusément
Le jour, la nuit, l'hiver, l'été,
Du cri primal du nouveau-né
Au râle ultime du mourant
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auteur : Camal Elmili-Hamayed
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